Le Centre Dauphine en cours de démolition à l’été 2022, côté rue du Bourg
Le centre Dauphine se situe dans un vaste quadrilatère délimité par les rues les plus commerçantes de la ville : les rues de la Liberté, du Bourg, Piron et Bossuet. Ce quadrilatère est traversé de part en part par la rivière enterrée Le Suzon et en partie par la rue Dauphine qui donnera son nom au Centre commercial.
Aux origines : pourquoi un centre commercial dans le centre historique ?
Avant la révolution, le bâti de ce quadrilatère était constitué d’hôtels particuliers avec leurs jardins, et d’édifices religieux. Certains de ces édifices religieux seront détruits, soit pendant la période révolutionnaire, soit en 1933. Quant aux hôtels particuliers (Hôtel de Burteur, Hôtel de Gissey), s’ils subsistent encore actuellement, ils perdront leurs jardins au 19ème siècle. En effet, ces jardins seront occupés par les bâtiments industriels des Etablissements Gros, dont l’activité était le négoce de métal. Autre exemple de l’activité économique qui s’implanta dans le quartier, l’imprimerie Bernigaud qui occupera les bâtiments conventuels des oratoriens.
Dès les années 30, la municipalité de Dijon prend conscience de la nécessité de reprendre la main sur l’évolution de ce quartier et de l’aménagement de son centre ancien. On relève au plan d’embellissement et d’aménagement de 1930 une percée pour aérer le centre ancien, puis au plan d’aménagement de 1950, une vaste place classique rectangulaire, enfin au projet de plan permanent de sauvegarde et de mise en valeur de 1967-68, la création d’un parc de stationnement souterrain de grande capacité.
Par une délibération du 23 mars 1964, le conseil municipal, sur la base des différents documents antérieurs, décide d’acquérir les terrains nécessaires à la rénovation de cet îlot en vue de l’aménagement d’une place et d’un parc de stationnement. Le projet est déclaré d’utilité publique par arrêté préfectoral du 11 aout 1964.
L’objectif est bien évidemment d’assurer l’assainissement du cœur de cet îlot occupé par des bâtiments devenus insalubres et des activités qui n’ont plus leur place dans le centre ancien : le déménagement de l’entreprise Gros et Cie (fer, fonte, acier) en ZI de Dijon Longvic, en est l’exemple le plus représentatif.
Un centre commercial moderne dans l’esprit des années 70, mais encore soucieux de son intégration au sein de la vieille ville.
La réalisation du Centre Dauphine s’étale du 26 juin 1967, date à laquelle le Conseil Municipal de l’époque décide de confier à la SEMAAD (Société d’Economie Mixte d’Aménagement de l’Agglomération Dijonnaise) l’étude du projet de rénovation de l’ilot Dauphine, au 08 octobre 1973, jour de son inauguration.
Lors de l’avant projet de juin 1969, la municipalité du Docteur Veillet émet des impératifs précis dont l’un retient toute notre attention : réduire, sensiblement, les volumes construits en élévation pour une meilleure intégration du projet dans le contexte existant.
Le parti architectural retenu par Guy Nicot, architecte en chef MH (Monuments Historiques) et Michel Chapuis, architecte d’opération, est d’expression très contemporaine. Il s’efforce, selon les termes des concepteurs « de concilier le cadre historique dijonnais et les exigences d’un programme fonctionnel ».
Comme on peut le constater, à cette époque, que ce soit au travers de la SEMAAD ou directement, la municipalité a joué un rôle important et même déterminant dans la construction du Centre Dauphine :
- le choix de construire un centre commercial moderne ne devait pas écraser et effacer le tissu urbain et historique de Dijon, mais essayer de s’intégrer par une architecture audacieuse en style mais mesurée en surface et en hauteur.
- L’action et la réflexion de la municipalité du docteur Veillet se fit en toute transparence, au vu des témoignages et débats de l’époque.
Néanmoins, lors de son inauguration en 1973, si il était considéré que la hauteur générale de ce nouvel ensemble était respectueuse de son environnement, les autres composants de l’architecture du Centre Dauphine mettaient à mal les règles généralement observées en centre ancien :
- impressionnante volumétrie multi-cubique de l’ensemble commercial
- mais surtout l’absence de reconstitution d’un front bâti au droit des rues Bossuet et du Bourg, ce qui laissait très apparentes les « saignées» des rampes d’accès au parking, notamment celle côté rue Bossuet qui concerne aussi l’accès aux réserves des magasins.
De son inauguration jusqu’au début des années 2000, le centre Dauphine constitue rapidement un espace de rencontre apprécié des dijonnais.
Le « début de la fin » (déclin) du Centre Dauphine version 1970
Depuis 2009, des projets ambitieux de rénovation du Centre Dauphine sont à l’étude, mais le statut de copropriété relevant de nombreux partenaires qui n’ont pas tous le même intérêt (commerçants, professions libérales, institutions, propriétaires, locataires…) ne facilite pas l’adhésion de tous les intéressés à un projet commun.
Néanmoins, devant la baisse de fréquentation et la désertion de certains commerces, il s’avère de plus en plus nécessaire de revoir la conception de ce centre commercial.
En 2014, le collectif Fakir propose de raser le rez-de-chaussée mais de conserver les deux principaux blocs de bureaux « en les mettant sur des pilotis et en leur offrant un nouvel habillage. »
En 2015, c’est au tour d’élèves de l’Ecole d’architecture de Paris de proposer aussi de raser le centre Dauphine et de ne conserver que le parking afin d’y édifier un nouvel édifice de six étages.
Parmi les autres idées, certaines s’avéraient assez intéressantes pour redynamiser le secteur tel l’établissement d’une piscine et d’une salle de sport, ou encore la résurgence d’un vieux projet de places arborées, cernées de commerces. Ce dernier projet, consistant à dédensifier le vieux Dijon et à planter des arbres dans le centre ancien, aurait été des plus visionnaires et surtout plus en phase avec les attentes et souhaits des habitants : voir un centre moins minéral et beaucoup plus arboré, comme à Angers par exemple.
Malheureusement, les autorités municipales, moins a l’écoute de leur citoyen(ne)s qu’elles ne veulent le faire croire au travers de leur communication, ont privilégié un projet plus minéral avec un habillage écologique réel dans le recyclage des matériaux et de l’énergie, mais illusoire dans la forme urbaine.
Le futur Centre Dauphine version 2023, ou la mainmise opportuniste d’un investisseur
En mars 2019, la presse locale évoque sans décliner son identité, un investisseur privé (associé à une banque), disposé à rénover le centre et qui rachèterait les cellules commerciales. Sur la quarantaine de cellules commerciales, seules 17 étaient encore occupées, dans un centre dont la baisse de fréquentation se trouvait entretenue voire encouragée par les fermetures successives.
Aucunes données financières et conditions dans lesquelles ces transactions s’opéraient n’étaient évoquées. Il n’est donc pas superflu de s’interroger sur la possibilité d’une éventuelle spéculation : un manque d’entretien, une baisse de fréquentation prenant avec le temps de plus en plus d’importance et éventuellement entretenue voire amplifiée, certains propriétaires n’auraient-ils pas bradé leur bien pour le plus grand bénéfice de cet investisseur ?
D’autant qu’un mois plus tôt, en février 2019, la Commission Intercommunale de Sécurité avait donné un avis défavorable à la poursuite de l’exploitation de l’établissement, tant que des travaux ne seraient pas réalisés.
Un an plus tard, le 12 février 2020, Info France Bleu annonce que « Le projet est bien avancé, la quasi totalité des propriétaires de cellules ont signé des promesses de ventes, après avoir été démarchés par le porteur du projet ».
Ainsi, sûr et certain d’acquérir la totalité des cellules commerciales, le projet est si bien avancé que déjà le 31 janvier 2020, un permis de construire est déposé auprès de Dijon Métropole par l’entreprise Demathieu Bard Immobilier pour la démolition, reconstruction, extension et réhabilitation d’un immeuble de cellules commerciales et de bureaux dit «Centre Dauphine ».
Ce permis sera d’ailleurs approuvé par Dijon Métropole un an plus tard, le 14 janvier 2021, après instruction. Le chantier débutera en juillet 2021 pour une ouverture espérée au 1er trimestre 2023.
Un permis de construire qui interpelle
A l’examen de ce permis de construire et des divers documents et annexes s’y rattachant, il est fait état des données suivantes :
- Les travaux comprennent une extension mais aussi une surélévation des bâtiments existants. Ce qui en plein secteur sauvegardé -et de plus classé UNESCO- ne devrait pas laisser indifférents les responsables en charge du patrimoine comme la DRAC, ou certains élus soucieux de la conservation du patrimoine. Et pourtant, nous verrons plus loin dans cet article qu’il n’en est rien ou alors à minima. Pourquoi ?
- La surface existante avant travaux de 8 051 m2 passerait après travaux à 11 044 m2 et se décomposerait ainsi :
- bureaux avant travaux 2 807 m2 et après travaux 5 270 m2 (soit une augmentation de 85%)
- commerces avant travaux de 5 244 m2 et après travaux de 5 774 m2 (soit une augmentation de 10%)
Dans le préambule décrivant le projet remis à Dijon Métropole en janvier 2021, l’objectif est clairement énoncé : « Il s’agit aujourd’hui de rénover et d’étendre cet ensemble immobilier »
L’entreprise Demathieu Bard Immobilier serait, d’après certaines publications, le maître d’ouvrage du Centre Dauphine mais est déjà connue sur Dijon pour des programmes immobiliers notamment sur l’opération du Jardin des Maraichers à l’est de la ville.
Le bénéficiaire des travaux à Dauphine serait la SAS Dauphine Invest créé le 05 mars 2019.
SAS Dauphine Invest, par un montage financier de holding appartiendrait en fait au même investisseur que Cour Bareuzai.
Pour rappel, l’implantation du centre commercial Cour Bareuzai dans l’hôtel particulier Filsjean de Mimande soulève de nombreuses interrogations transmises à la DRAC ; cette administration en charge du vieux Dijon est apparemment très embarrassée face à ces interrogations sur Cour Bareuzai.
L’attitude de la DRAC sur la rénovation de Dauphine, son accroissement en surface et surtout en volume est encore une fois surprenante puisque dans le cadre du permis de construire, l’Architecte des Bâtiments de France (ABF) donne son accord le 30 décembre 2020. Dans cette autorisation de l’ABF, il est bien mentionné que le projet Dauphine « est situé dans le périmètre d’un site patrimonial remarquable » et que la loi patrimoine s’applique au travers des art 632-1 et 632-2.
L’art 632-1 pose comme préalable a des travaux en secteur sauvegardé que «l’autorisation peut être refusée ou assortie de prescriptions lorsque les travaux sont susceptibles de porter atteinte à la conservation ou à la mise en valeur du site patrimonial remarquable ».
De même que l’art 632-2 énonce que l’ABF « s’assure de l’intérêt public attaché au patrimoine, à l’architecture, au paysage naturel ou urbain, à la qualité des constructions et à leur insertion harmonieuse dans le milieu environnant. »
Or, contrairement aux prescriptions de l’ABF en 1969, Guy Nicot, qui avaient été suivies, il n’est fait sur l’autorisation du 30 décembre 2020, aucune mention de limite de volume et surtout de la hauteur pour justement respecter le bâti urbain d’un quartier ancien. Sur cette autorisation de l’ABF, il est juste précisé que les matériaux utilisés doivent faire, d’après échantillonnage, l’objet d’approbation de l’ABF avant utilisation ; ce qui d’après la DRAC serait suffisant pour être conforme à la loi patrimoine.
C’est ce qui explique la communication forcenée des promoteurs et investisseurs de Dauphine Dijon sur un choix et une volonté d’utiliser des matériaux en rapport avec les tuiles vernissées, la pierre de bourgogne et les colombages. Communication qui permet de passer sous silence un autre aspect et une question tout aussi cruciale, importante pour l’intégration du projet en plein centre ancien : Faut-il en déduire que les recommandations, sur la hauteur et le volume valables en 1969, ne le seraient plus en 2020 ? Pourquoi ? Une recherche de rentabilité maximale au détriment du cadre historique ?
Des contradictions de la politique urbaine des autorités municipales qui posent question
Ainsi, un permis donnant plus de place au béton (chiffres et texte à l’appui) est validé par Dijon Métropole, alors que :
- l’aspect trop minéral du centre de Dijon est de plus en plus critiqué, (presse locale, réseaux sociaux, réunions publiques)
- les dijonnais(es) réclament plus d’arbres, de parcs, de pelouses notamment au centre, et moins de béton,
Certes dans la communication et promotion de la nouvelle version 2022 du Centre Dauphine rebaptisé Dauphine Dijon, il est fait état de surfaces végétalisées au travers d’une façade côté Bossuet et des toits. A l’aide d’images de synthèse, une version verte et pseudo environnementale de cette bétonisation est présentée. C’est un artifice qui ne saurait en rien changer la réalité : les murs végétalisés ne remplacent en aucun cas un square ou un parc. En effet, des suspensions de mousses et autres plantes grimpantes ne présentent évidemment pas le même intérêt écologique sur le plan de la régulation thermique qu’un arbre en pleine terre (voir vidéo en bas d’article). D’après les professionnels des espaces verts, il est plus couteux d’installer et d’entretenir ces surfaces que de planter des arbres. Un point qui a aussi son importance, en ces temps de réchauffement climatique et de sécheresse, ces surfaces végétalisées sont plus gourmandes en eau et moins résistantes qu’un arbre en pleine terre qui va puiser profondément son eau dans le sol avec ses racines.
Pourtant ces surfaces végétalisés sont comptabilisées au même titre que les parcs et arbres en terre dans les surfaces urbaines d’espaces verts, ruse permettant de bétonner avec un label « vert ». Récemment, il a été démontré que l’accroissement de surfaces en béton (verticale ou horizontale) participaient grandement au réchauffement urbain et donc climatique. Les murs ou terrasses végétalisées ne serviraient qu’à déculpabiliser les investisseurs, maitre d’ouvrage, autorités municipales de leur participation à ce réchauffement par la bétonisation.
Enfin, il est étonnant que dans cette bétonisation accrue du lieu, le Centre Dauphine :
- il n’y ait aucun logement de prévu et réalisé, alors que le Maire justifie la bétonisation de sa ville par une forte demande de logements. Alors, si il n’y pas de logements construits, Pourquoi accroitre en volume, la bétonisation de cet espace ?
- que les surfaces dédiés aux bureaux soient doublées (de 2 807 m2 à 5 240 m2), alors que d’après les professionnels de l’immobilier de bureaux, la ville serait en surcapacité. Le développement du coworking et des espaces partagés ne saurait en rien justifier ce choix de création de bureaux à Dauphine.
En effet :- Au centre ville et sa limite, de nombreux mètres carrés existeraient pour satisfaire la demande. A titre d’exemple, nous pouvons citer rue de la Liberté, boulevard De Brosses dans l’ancienne Direction Régionale des Postes, rue Nicolas Berthot dans l’ancien dispensaire. A ces adresses, il y a évidemment les surfaces plus conséquentes des quartiers Clemenceau-Congrès (proche du centre) ou Toison d’Or (d’accès direct et facile avec le tram depuis le centre et la gare SNCF).
- Alors que les administrations (dernièrement la CPAM), et les entreprises quittent le centre ville de Dijon, pour les Zones industrielles périphériques ou les zones économiques nouvellement créées comme Valmy, pourquoi des surfaces de bureaux sont créées en plein centre ville ?
Le label BREEAM (Building Research Establishment Environmental Assessment Method) de la construction et son niveau « very good » justifieraient le bien fondé de l’ensemble du projet . C’est encore voir le problème de l’environnement partiellement en passant sous silence le rôle de l’urbanisation et des constructions en béton sur le réchauffement urbain.
En effet, si ce label incite à la performance énergétique des constructions, au recyclage des matériaux, à un environnement de bien être des occupants… il n’est pas fait mention de l’impact positif ou négatif des constructions sur le réchauffement urbain. Ce label BREAM ne serait que l’équivalent français du label HQE (Haute Qualité Environnementale) en plus économique et en version anglophone.
Le vieux Dijon classé patrimoine mondial dans le cadre des Climats de Bourgogne encore victime du non respect de la Convention UNESCO de 1972
L’ancien Centre Dauphine avec un rez-de-chaussée et 3 étages dont le dernier en fort retrait ne dominait pas les hôtels particuliers et autres immeubles anciens du quartier. C’était une volonté de l’ABF en 1969, Guy Nicot, de respecter en hauteur le secteur sauvegardé (aujourd’hui PSMV) de Dijon.
La création au 4ème étage d’un rooftop de 354 m2 avec un restaurant met à mal cet élément d’intégration, comme d’ailleurs le montrent clairement les documents iconographiques. La raison invoquée pour édifier en hauteur est de créer un lieu offrant une vue panoramique sur la ville.
En dehors du fait de savoir si cet accès au rooftop et donc à la vue panoramique serait gratuit ou conditionné à une réservation/un repas au restaurant (et donc indirectement payant), il est bon de signaler que cette vue panoramique existe déjà avec la Tour Philippe le Bon haute de 46m. L’installation de ce rooftop justifie-t-il l’ajout d’étage supplémentaire et une hauteur supérieure au bâti environnant ? L’aménagement d’un rooftop à une hauteur similaire à celle de la version des années 70 du Centre Dauphine aurait permis une vue sur les toits de Dijon tout aussi agréable, sans qu’une construction moderne ne défigure le centre ancien de Dijon si prisé des touristes pour son authenticité.
Edifier un bâtiment moderne, fut-il revêtu d’un habillage pseudo historique est contraire à la Convention UNESCO de 1972. Dans le cadre des Climats de Bourgogne, le centre ancien de Dijon a lui aussi été classé au patrimoine mondial de l’ UNESCO et relève donc de l’application et du respect de cette Convention. Il est assez troublant que le non respect de cette convention n’est pas nouveau et d’autant plus par le même investisseur. Déjà, avec Cour Bareuzai, non seulement le respect de la loi patrimoine posait question et problème à la DRAC, mais aussi le respect de la Convention UNESCO. Pour rappel, saisit du problème, l’UNESCO aurait demandé des explications à la délégation « France » depuis novembre 2020. Le 04 août 2022, l’UNESCO nous informait être toujours en attente des réponses de la France sur le non respect de sa Convention de 1972 dans le cadre du classement UNESCO du centre ancien de Dijon. Pourquoi ? Comme avec la DRAC, y-aurait-il un certain embarras sur ce dossier de la part de la France ? Il est curieux que certains élus sur cette questions tant patrimoniale que juridique, fassent le dos rond et ne bougent pas. Pourquoi ?
Conclusion
Le choix de matériaux en rapport aux références, aux constructions anciennes, voisines du centre ville (notamment la maison aux 3 visages du 15ème siècle), ne saurait effacer le côté « écrasant, surdimensionné en hauteur et en volume » de cet ensemble commercial par rapport au quartier ancien, et ne respecterait donc pas la loi Patrimoine et la Convention UNESCO.
De même que le recyclage, le choix des matériaux et le label BREEM ne peuvent excuser les divers intervenants du projet Dauphine Dijon et justifier une atteinte réelle au vieux Dijon Classé PSMV et Patrimoine mondial UNESCO dans le cadre des Climats de Bourgogne.
Pourquoi contrairement au projet des années 70, ce projet « Dauphine Dijon » ne s’est pas, en amont, fait dans une totale transparence ? Ce n’est pas au moment des travaux que la présence d’une « maison du projet » peut pallier à un défaut de transparence dans le choix et l’élaboration du projet de restructuration du centre commercial Dauphine : cette « maison du projet » apparait plus comme relais de promotion qu’ instrument de concertation avec les dijonnais(es).
Pourquoi comme dans les années 30 ou 50, ou encore lors du projet des années 70, la ville de Dijon ne s’est pas plus impliquée dans le réaménagement important de ce quartier ? Y a-t-il eu un cahier des charges, notamment pour tout ce qui est environnement historique du vieux Dijon, classé PSMV, et patrimoine UNESCO ? Qu’en a-t-il été de la concertation avec les dijonnais(es) au titre de la démocratie citoyenne si chère aux élus de la majorité municipale, et de son maire François Rebsamen ?
Devant toutes les interrogations soulevées, il n’en demeure pas moins que les différents intervenants (ville de Dijon, investisseur, promoteurs et autres) ne peuvent s’exonérer :
- du respect de la loi patrimoine et de la Convention UNESCO de 1972.
- mais aussi de leur participation au réchauffement urbain par l’augmentation de surfaces bétonnées en plein centre ville.
NB : Un courrier a été adressé à L’UNESCO pour dénoncer cette atteinte au patrimoine ; nous invitons les lecteurs soucieux de la défense du patrimoine à écrire à l ‘UNESCO pour signaler cette atteinte au Centre ancien de Dijon,
UNESCO Direction Générale 7 place Fontenoy 75007 PARIS
- https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000032858258/
- https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000037667584/2022-08-12
- https://www.demathieu-bard.fr/
- https://www.demathieu-bard-immobilier.com/programme/villa-flore-1
- https://www.bienpublic.com/economie/2021/06/14/centre-dauphine-un-projet-d-une-taille-et-d-une-ampleur-assez-rare
- https://www.pole-energie-franche-comte.fr/conseil-technique/centre-dauphine.htm
- https://www.20minutes.fr/societe/3326863-20220718-canicule-paris-cause-effet-retard-beton-ville-refroidit
- https://www.mediapart.fr/journal/france/150722/canicule-dans-l-enfer-des-villes
- https://twitter.com/i/status/1557287254996942848
- https://batiadvisor.fr/breeam/
- https://fr.clestra.com/developpement-durable/breeam/qu-est-ce-que-breeam