Façade datant de 1852. Entrée du Musée des Beaux Arts avant rénovation
Le Musée des Beaux Arts (MBA) de Dijon fut souvent comparé au Musée du Louvre pour la beauté de ses collections et pour le bâtiment qui l’abrite. Comme le Louvre, le Musée des Beaux Arts de Dijon est hébergé dans un palais dont la construction s’étale sur plusieurs siècles avec des styles différents mais qui ont su lui donner une certaine personnalité et unité.
Comme le Louvre lié à l’histoire de l’art (puisqu’avant d’être un musée, le Louvre hébergea de nombreux artistes et en tant que lieu d’exposition, il fut à l’origine du terme «salon»), le Musée des Beaux Arts de Dijon est lié aussi à l’histoire de l’art : avant sa création, c’est dans le Palais des Ducs et des États de Bourgogne que fut installé une école de Dessin et de sculpture.
Comme le Louvre, le Musée des Beaux Arts de Dijon est l’un des plus vieux Musées de France, il fut créé sous la Révolution en 1799 ; bien que sous l’Ancien Régime, les collections de l’école des Beaux Arts aient été publiques dès 1787.
Aux origines du musée, François Devosges (1732-1811)
Issu d’une famille de menuisiers et de sculpteurs, dont il devait continuer l’activité, François Devosges commence dès 14 ans, sa formation en sculpture à Paris dans l’atelier de Guillaume II Coustou (1). Mais au bout de trois ans, il doit renoncer à cet enseignement suite à des ennuis de santé et s’orienter vers la peinture. Il suit l’enseignement du peintre Deshays de Colleville (2) en 1759.
Sa formation achevée, appelé par Philibert Fyot de la Marche, qui deviendra son mécène, il renonce à une carrière parisienne, retourne à Dijon et crée une école gratuite de dessin rue Chanoine (actuel 30 rue Jeannin).
Président du Parlement de Bourgogne, Philibert Fyot de la Marche lui ouvre les portes de la noblesse parlementaire et des grandes familles dijonnaises.
En 1766, avec le soutien de Bénigne Legouz de Gerland, François Devosges propose aux États de Bourgogne, la création d’une école de dessin pour les artistes et les «gens de métiers d’art».
Avec l’approbation des États de Bourgogne, cette nouvelle école remplace celle de la rue Chanoine et ouvre le 24 mars 1767 ; son Directeur est François Devosges. Installée dans la Galerie de Bellegarde du Palais des ducs, puis dans la Salle des Festins (actuelle salle de Flore), cette école bénéficie de la protection du Prince de Condé (3), gouverneur de la Bourgogne.
Les premiers succès
Dès la première année, l’école accueille 200 élèves et décide de décerner trois prix aux élèves les plus prometteurs : Un prix pour la peinture, un prix pour la sculpture (modeleur d’après nature) et un prix pour la sculpture ornementation. Les lauréats reçoivent une médaille gravées à l’effigie du Prince de Condé.
En 1775, inspirés par l’Académie de France, les États accordent une pension de 600 livres aux candidats admis à un concours pour un séjour à Rome pendant 4 ans.
En échange de ce prix, le lauréat devra effectuer un «envoi» d’une œuvre : copie d’un tableau, d’une statue d’après les modèles antiques ou de la Renaissance. Cette copie prendra place dans le nouveau Muséum, préfiguration du Musée des Beaux Arts de Dijon.
Une école, un bâtiment...
De 1782 à 1787, à la demande des États de Bourgogne, Charles Joseph Le Jolivet construit l’aile orientale conformément au Projet de Jules Hardouin-Mansart. Cette aile abritera au rez de chaussée et dans les combles, bureaux et logements, affectées aux Ponts et Chaussées de la Province.
Au premier étage, deux salles d’exposition seront aménagées, l’une dédiée à la peinture, l’autre à la sculpture.
- La salle de peinture, plus connu sous le nom de Salon Condé était voisin des appartements du gouverneur, Louis Joseph de Bourbon, Prince de Condé, qui voulait en faire une Galerie des Batailles. Ainsi ce Salon avait un double rôle :
- Rendre hommage à la famille du protecteur de la jeune école de Dessin par l’exposition de six grandes toiles illustrant les batailles du Grand Condé sous Louis XIV. Seules deux toiles purent être réalisées par un élève lauréat de l’école : Bénigne Gagnereaux (4).
- Servir de lieu d’exemple et d’enseignement par l’étude des œuvres présentées dans ce salon.
- La Salle des Statues (appelée aussi Salle des Antiques) devait servir de lieu d’exposition des copies d’antiques réalisés par des élèves lauréat du prix de Rome pour la sculpture.
Afin de supporter le poids des œuvres exposées, les murs, cloisons des bureaux du rez-de-chaussée ainsi que les planchers de la Salle furent renforcés.
Pierre Paul Prud’hon, lauréat du Prix de Rome de l’école en 1784, exécutera à la demande des États de Bourgogne en 1787 une copie d’un plafond du Palais Barberini à Rome «le triomphe de la Divine Providence» par Pierre de Cortone. Cette copie de Prud’hon, «La Glorification de la Bourgogne», rend aussi hommage aux Condé et décorera le plafond de la Salle des Statues.
Le Jolivet édifiera aussi l’aile sur la Rue Rameau afin d’abriter les salles de cours de l’école de Dessins et donc de libérer la Salle de Flore. Par souci de symétrie et «d’unité de style» Le Jolivet a reproduit l’élévation des façades de Gabriel rue de la Liberté (ancienne rue Condé). Le décor des façades de « Le Jolivet sera dédié au dessin, à la peinture, et à la sculptures, afin de confirmer la fonction des nouvelles constructions.
Puis une collection et un Musée
Les peintures d’après les grands maîtres italiens et les sculptures, copies d’antiques, de cette école sont l’embryon d’une collection d’un musée qui ouvrira au public en 1787. Sous le Directoire, en mars 1799, cette collection de l’école de Dijon deviendra le Musée des Beaux-arts du département de la Côte d’Or.
Avec les saisies révolutionnaires des collections d’art des parlementaires dijonnais mais aussi des œuvres des nombreux couvents et édifices religieux de Dijon, des chefs d’œuvres feront leur entrées dans les collections, c’est le cas de la Dame à Toilette, anonyme école de Fontainebleau qui appartenait à Bénigne Legouz de Saint Seine, le dernier président du Parlement de Dijon. Rubens, Le Titien, Véronèse feront aussi leur entrée au Musée lors de la Révolution Française et l’Empire. Ensuite avec les donations de mécènes, (notamment Trimolet, Grangier, De Granville…) tout au long du 19ème et 20ème siècle (soit plus de 700 noms répertoriés dans les archives du Musée), avec les dépôts du Louvre (Comme en 1812 avec « La présentation au Temple » par Philippe de Champaigne), les collections de ce jeune musée né en 1787, ne cesseront de s’étoffer pour devenir l’une des plus riches et intéressantes de France.
En 1852, pour faire face à l’augmentation de la collections et accroître les surfaces d’exposition, une aile sera édifiée en remplacement d’une partie de la Sainte Chapelle détruite en 1804.
Les architectes de Versailles à Dijon !
Comme le Louvre, le Palais des Ducs et des États de Bourgogne est le résultat de plusieurs phases de constructions et destructions avec des styles différents. Comme le Louvre, la présence de ces différents styles ont su cohabiter et s’intégrer les uns aux autres pour donner un ensemble architectural assez cohérent et se voulant conforme et respectueux le plus possible du projet de Jules Hardouin-Mansart, l’un des plus grands architectes français. Ce palais est le fruit du travail d’autres grands noms de l’architecture française comme Robert de Cotte à qui l’on doit la Chapelle du Château de Versailles, Jacques V Gabriel, l’architecte du Château de Compiègne, de la Place de la Bourse à Bordeaux et la reconstruction de Rennes après son incendie de 1720. Ainsi, à l’extrémité de la partie « Logis du Roy », Robert de Cotte réalisa l’escalier dit du Prince que l’on peut encore admirer, sans s’attarder sur la présence de luminaires modernes peu adaptés au site. Quant à Gabriel, en édifiant l’aile sur la Rue Condé (actuelle Rue de la Liberté) il exécutera le magnifique escalier qui porte son nom. Architecte de génie, Gabriel élèvera aussi sur un espace restreint, cerné de constructions, la Chapelle des Élus, véritable bijou de l’art du 18ème, et du style rocaille.
Ces architectes sans se départir de leur talent et de leur créativité ont su exécuter les commandes qui leur était faites et les intégrer aux éléments de leur prédécesseurs tout en respectant le fil rouge laissé par Hardouin-Mansart.
Déjà en 1862, la partie « Palais des Ducs » fera l’objet d’un classement. (Notes, circulaires et rapports sur le service de la Conservation des Monuments Historiques – Paris – Imprimerie Impériale 1862).
Puis en 1926, l’édifice dénommée « Palais des Ducs et des États de Bourgogne » est reconnu comme un édifice remarquable pour la France puisque ce vaste ensemble fait l’objet d’un classement comme Monument Historique (façades, toitures mais aussi de nombreuses salles et pièces comme par exemple celle des Etats, des Antiques, ou la Chapelle des Elus).
Menace sur le Palais…
Malheureusement ces prédispositions n’ont pas suffi lors de la rénovation du Musée des Beaux Arts de Dijon à protéger le Palais de politiciens et d’architectes constamment assoiffés de notoriété, quitte à dénaturer et saccager un patrimoine séculaire :
Plutôt qu’une réelle mise en valeur de l’édifice dans un souci de conservation pour les générations futures, ils auraient opté pour une mise en valeur de leur égo dans un souci démagogique et carriériste au travers du saccage de l’édifice par la destruction ou l’ajout d’éléments. Ainsi, le second article dédié au MBA de Dijon montrera le non respect de la loi Patrimoine et la Convention UNESCO lors de la rénovation. Dans l’hyper communication qui a prévalu et a été orchestrés par les Services municipaux, il n’est pas étonnant que cet aspect de la rénovation du Musée ait été passé sous silence : Il est rare que les criminels se vantent de leur crime sur la place publique, une simple visite sur les lieux de ce crime suffit à leur jubilation.
Nous évoquerons aussi l’attitude ambiguë de la DRAC et de ses réponses, ou absence de réponses.
Compléments
- Guillaume II Coustou (1716-1777)
La famille Coustou est une famille de sculpteurs d’origine lyonnaise et apparenté à Coysevox, le grand artiste sculpteur du règne de Louis XIV né lui aussi à Lyon. Les deux frères Nicolas (1659- 1733) et Guillaume 1er Coustou (1677-1746) étaient les neveux de Coysevox.
Guillaume II Coustou est le fils de Guillaume 1er. Il travailla, de 1743 à 1745, avec son père sur les célèbres « Chevaux de Marly » , commandés par Louis XV pour orner l’abreuvoir des chevaux au Château de Marly. Ces deux groupes sculptés furent transférés en 1794 au bas des Champs Elysées. Ils y restèrent jusqu’en 1984, année ou ils furent transférés au Louvre pour les protéger ; les originaux furent remplacés par des copies.
Guillaume II Coustou, est aussi connu pour le « Mausolée du Dauphin » Louis de France, fils de Louis XV, dans la Cathédrale de Sens. Toutefois, la totalité de l’œuvre n’est pas du à son unique ciseau. En effet, affaibli par l’âge, Guillaume II Coustou se fit aidé par un de ses élèves, Pierre Julien qui termina entièrement la statue de l’Immortalité que le grand sculpteur n’avait pu qu’ébaucher.
Guillaume II Coustou, comme tout artiste de renom avait un atelier et des élèves dont le dijonnais François Devosges,
- Jean Baptiste Deshays de Colleville (1729-1765)
Fils de peintre, formé au début par son père puis par Jean II Restout, dont il fut l’un de ses meilleurs élèves, Jean Baptiste Deshays de Colleville continua sa formation avec François Boucher, dont il épousa la fille ainée. En 1751, il obtint le premier prix de l’Académie de Peinture. Il devint le collaborateur d’un autre grand nom de la peinture française du 18ème siècle ; Carl Van Loo. Cette collaboration lui permettra d’être remarqué par Louis XV. De 1754 à 1757, il séjourne à l’Académie de France à Rome, suite à l’obtention de son premier prix. Artiste prometteur d’après ses contemporains, son talent s’apparentait aux peintres Boullogne, Le Brun, ou Le Sueur. Il mourut d’une mauvaise chute dans son atelier en 1765, mais en ayant transmis son savoir auprès d’élèves comme François Devosges.
- Maison de Condé
C’est une branche cadette de la maison de Bourbon. Son premier représentant et fondateur de la maison, est Louis 1er (1530-1569), Prince de Condé et Prince de sang en 1546, cinquième fils de Charles IV, Duc de Vendôme et ainé de la Maison de Bourbon. La maison de Bourbon accède au trône de France avec Henri IV. Son membre le plus illustre est Louis II de Bourbon Condé, plus connu sous le patronyme de Grand Condé. Homme de guerre, il est Général des armées royales de Louis XIV et à ce titre lui apporte de grandes victoires dont celle de Rocroi. C’est pour lui rendre hommage qu’un corps de bâtiments du Palais est dénommé Aile de Rocroi. Cette aile est détruite lors de la restructuration du Palais par Hardouin Mansart. De 1631 à 1650, puis de 1659 à 1789, les princes de Condé ont le gouvernement de la Province d’Etat de Bourgogne. Cette province était réputée sous l’Ancien régime comme l’une des plus riches et des plus belles du Royaume de France. Louis V Joseph de Bourbon (1736-1818) est le dernier gouverneur de la Province. Il est le Grand père du Duc d’Enghien. Pendant la guerre de sept ans sous Louis XV, Louis Joseph battit le Duc de Brunwick en 1762, ce qui renforçât la position de la France. Malheureusement, Louis XV ne sut tirer profit de cette victoire lors de la négociation de la paix et du traité de Paris le 10 février 1763….Louis V Joseph de Bourbon fut le protecteur de la Jeune école de Dessin de Dijon créée par François Devosges. Réputé pour être libéral, ce prince fera pourtant partie des premiers émigrés à la Révolution Française, et combattit les armées républicaines et Napoléonienne. Il ne revint en France qu’à la Restauration.
- Bénigne Gagnereaux (1756-1795) D’origine modeste, ce dijonnais suit les cours de François Devosges à l’école de dessin de Dijon. A 20 ans, il est lauréat du Prix de Rome des États de Bourgogne pour la peinture, et se voit octroyer une bourse pour passer quatre ans dans la « Ville éternelle ». Lors de son séjour à Rome, il fait plusieurs copies pour les décors du Palais des Etats de Bourgogne. En 1784, au cours d’une visite de son atelier, le Roi de Suède Gustave III de passage à Rome, devient un fervent admirateur de son travail et décide de lui acheter des œuvres. C’est la gloire pour Gagnereaux qui aura une clientèle italienne mais également européenne. La Révolution Française bouleversera le cours de sa vie, puisque toujours à Rome, Bénigne Gagnereaux devra fuir les émeutes anti française de 1793, et se réfugier à Florence. Dans cette ville, il se met au service du Grand Duc de Toscane, Ferdinand III, qui l’accueille avec enthousiasme. Le succès revient, son style néo classique le place entre David et Delacroix. En 1794, il est nommé Peintre d’histoire de la Cour de Suède. Malheureusement, il ne pourra honorer cette charge puisqu’il meurt avant son départ de Florence, défenestré de son domicile de cette ville. Ses œuvres se retrouvent dans différents musées européens, comme Genève, Stockholm, mais aussi en France au Louvre, au Musée de Mâcon, ou à Dijon, au Musée Magnin et au Musée des Beaux Arts.
- Pierre Paul Prud’hon (1758-1823)
D’origine modeste, Pierre Paul Prud’hon, possède dès le plus jeune age des prédispositions artistiques notamment pour le dessin que remarque l’évêque de Mâcon. Ce dernier envoie en 1774, Pierre Paul suivre l’enseignement dispensé par François Devosges à Dijon. En 1780, il entre à l’école de l’Académie à Paris ou il rencontre le peintre Jean Baptiste PIERRE. Ses dessins sont influencées par François Boucher. En 1784, il remporte le Prix des Etats de Bourgogne pour la peinture et part séjourner à Rome. Il découvre les grands noms de la Renaissance et surtout le Corrège dont la manière le fascine et qui l’inspire ; on le surnommera le « Corrège français ». C’est au cours de ce séjour qu’il travaille à la copie du plafond de Pierre de Cortone pour la Salle des Antiques du Palais de Dijon. Revenu en France en 1789, Prud’hon doit pour vivre se livrer à des travaux mineurs et faire face à la jalousie de confrères. Ce n’est qu’en 1801, suite au dessin d’une allégorie sur la Paix, qu’il sort de l’oubli, et que les commandes d’œuvres significatives reviennent. En 1808, il expose au Salon son œuvre la plus connue : La Justice et la Vengeance poursuivant le Crime – Musée du Louvre Paris. La Restauration le prive de ses charges mais sa gloire ne peut lui être retirée, et les commandes perdurent notamment grâce à Talleyrand. En 1816, il est nommé membre de l’institut. Plus romantique que néo classique surtout vers la fin de sa vie, il ne subit jamais l’influence de David. Imprégné de la Renaissance et du 18ème siècle, les historiens de l’art le reconnaisse comme un passeur entre le classicisme du 18ème et le 19ème, romantique, annonciateur aussi bien de Jean Baptiste Ingres que d’Eugène Delacroix.
- Robert de Cotte (1656-1735)
Elève de Jules Hardouin Mansart, il deviendra son beau frère et son principal collaborateur. Architecte de talent, son activité exceptionnelle, s’exerçait à la fois à Paris, en province et à l’étranger, même s’il ne se déplaçait que rarement en dehors de Paris. Réputé dans toute l’Europe de son vivant, il était consulté par beaucoup d’architectes européens de renom comme Balthazar Neumann, et son prestige sera comparé à celui du Bernin. Il a ainsi beaucoup contribué au rayonnement de l’architecture française en Europe. Robert de Cotte était aussi un remarquable décorateur. Tous ses commanditaires, royaux ou princiers admiraient son art raffiné dans la distribution des appartements ou son souci, tout nouveau à l’époque, du confort. Reçu en 1687 à l’Académie royale d’architecture, il devint en 1708 Premier Architecte du Roi et Directeur de l’Académie. Il achève en 1710 la Chapelle du Château de Versailles, suite au décès en 1708 d’Hardouin Mansart qui l’avait commencé. Parmi ses nombreuses réalisations, on peut citer l’aménagement de la Place Bellecour et la restauration de l’Hôtel de Ville à Lyon, les palais épiscopaux de Chalons sur Marne, de Verdun et surtout de Strasbourg ainsi que des hôtels particuliers du Faubourg Saint Germain à Paris. Dijon a la chance d’avoir bénéficier du talent de cet architecte de renom par l’exécution de l’Escalier dit du Prince qui permettait l’accès depuis la Grande Cour du Palais des appartements du Prince de Condé au sein du Logis du Roy.
- Jacques V Gabriel (1667-1742)
Fils d’une cousine de Jules Hardouin Mansart, Jacques V Gabriel est issu d’une famille de maçon. Il est reçu à 21 ans dans le corps des contrôleurs généraux des Bâtiments du Roi. En 1690, il est chargé d’accompagner Robert de Cotte, alors principal collaborateur d’Hardouin Mansart pour un voyage de 18 mois en Italie. A son retour, il est reçu Architecte ordinaire des Bâtiments du Roi et est admis comme membre de la première Académie royale d’architecture. Une longue collaboration se fera avec Robert de Cotte. En 1734, Jacques V Gabriel devient Premier Architecte du Roi, à la demande de Robert de Cotte devenu presque aveugle et trop vieux pour assumer sa charge. Assez peu de monuments signés Jacques V Gabriel subsistent à Paris (Hôtel particulier place Vendôme, aile de la Bibliothèque Mazarine) mais quelques belles réalisations de ce grand architecte demeurent en Province, comme la Place de la Bourse à Bordeaux, l’Hôtel de Ville de Rennes et sa place et surtout l’escalier qui porte son nom au Palais des États et des Ducs de Bourgogne à Dijon. Jacques V Gabriel est le père de Ange Jacques Gabriel, a qui on doit, en autre,: le Petit Trianon et l’Opéra Royal à Versailles, la Place de la Concorde et l’École Militaire à Paris. C’est avec ce fils qu’il travaillera à la reconstruction du Château de Compiègne.